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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 14:54

 

      Nous voulons solder un compte épargne, monsieur le banquier.

Le jeune employé est souriant.

                 "Aucun problème ; je vire la somme sur votre compte commun ?"

                  "Oui, c’est cela. "

Le financier pianote sur son ordinateur.

                   "Voilà, c’est fait."

Efficace, le jeunot. Il a fallu plus de temps pour prendre le rendez-vous que de s’installer sur une chaise. Cependant, il ne nous laisse pas le temps de prendre congé ; il enchaîne :

                    "Vous avez peu d’épargne. Ce serait une bonne chose que de mettre un peu plus d’argent de côté. On ne sait jamais… Avez-vous des enfants ?"

Nous lui détaillons la composition de notre famille.

                "Vous avez encore un enfant en études… Il ne faudrait pas qu’il soit contraint de les interrompre  s’il vous arrivait quelque chose. J’ai un placement qui rapporte beaucoup plus qu’un livret. Il est sans risque, et vous pouvez l’utiliser quand vous le désirez. Et puis, il présente l’avantage de vous constituer une rente en cas de problème."

Le conseiller en patrimoine se lance dans un monologue grandiose où il est question de protection familiale, protection accidents de la vie, garantie obsèques. Il œuvre bien, le bavard, anticipe les questions, verrouille les doutes, fait une simulation, puis imprime le dossier afin que nous puissions le signer sans devoir revenir à l’agence.

Le stylo à signature automatique s’impatiente sur le bureau.

Cela fait un bon quart d’heure que le discoureur me saoule. Je le vois comme une marionnette qui s’agite derrière son castelet. Mais ici, Guignol ne craint pas les mauvais coups de Gnafron. Personne ne viendra contester sa présence en ces lieux, inutile de sortir le bâton ou d’attendre le gendarme.

Je lui demande de me confier l’énorme pavé de paperasse, afin que je puisse l’étudier  tranquillement.

Le banquier-assureur ne perd pas son sourire :

               "Vous avez bien fait de me le dire maintenant, juste avant que je finalise."

Ben voyons ! Parce que j’aurais été obligé de signer ?

             "… Et lorsque votre fils aura terminé ses études, vous pourrez verser sur votre assurance vie les montants de la location de son studio, que vous aurez économisés."

Eh oui ! Comme ça on continuera à se serrer la ceinture et tintin pour  les voyages ! Sympa pour sa banque, le gratte-sous ! Le conseiller financier gère votre budget, pour votre bien… seulement le vôtre ?

 

En bas de l’escalier de la BNP, j’ai l’impression qu’un vautour me regarde partir, un filet de bave s’écoulant de son bec affamé, perché sur le palier supérieur… Le banquier, un rapace ? Non...

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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 15:09

Je n’avais pas emmené mon appareil photo en Allemagne. Les circonstances ne s’y prêtaient pas. D’autant moins que les heures passées sur les autoroutes ont été des éternités.

Il n’y a rien à voir. Non que le paysage défile trop vite pour un cliché instantané, puisque la vitesse est constamment limitée à cause de travaux effectués sur des dizaines de kilomètres ; les aires sont minuscules, souvent si encombrées par les camions qu’il est impossible d’y pénétrer. Rien à regretter, ce ne sont que les espaces bitumés en bordure d’autoroute ; leurs toilettes sont un hommage à celles que nous « entretenions » dans les années 60… sales, graveleusement taguées, aux odeurs d’ammoniaque vieilli en vespasiennes.

Quant au revêtement autoroutier, un champ de blé fraichement semé en Beauce est assurément plus homogène que leur tapis plissé, fendillé et plus bruyant qu’un hangar d’élevage de poulets pas fermiers.

Donc, pas de photo, pas de regret.

Ah si, une photo… Reçue une dizaine de jours après notre passage. Certainement un lève-tôt malicieux, amateur de voitures françaises, embusqué dans les brumes matinales d’entre 4  et 5 heures. Un vieux photographe, puisque le cliché est en noir et blanc. Mais une mauvaise épreuve, puisqu’on n’y voit qu’un visage et la plaque minéralogique. Aucune similitude avec le talent de Doisneau.

Le teuton de Kaiserslautern a cependant eu la gentillesse de nous envoyer une documentation sur son travail, hélas rédigée en allemand.

3 pages de baratin, que j’ai pu traduire, pour voir qu’une facture était jointe : 20 €.

Il ne s’embête pas le germain, mais il faut admettre que le professionnalisme se paie. Trop chère pour nous, la petite image ! On n’en veut pas.

Je cherche sur le document quelle case cocher pour refuser le paquet. OUPS ! Il y a une petite erreur… c’est… un pv de dépassement de vitesse. Sur autoroute !... 93 km/h au lieu de 80 km/h !

Ach verboten ! Konduite sehr danchereuze ! (en français : « aboule ton fric »)

 

La tradition allemande est doublement mise à mal : la vitesse illimitée et la gratuité des autoroutes ne sont que des mythes.  

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18 septembre 2014 4 18 /09 /septembre /2014 16:54

volet.jpg       Il pleut.

Le salon est sombre, ce matin, les volets étant restés fermés. J’ouvre la porte fenêtre, accroche un volet. Je suis en chaussettes, et je ne tiens pas à les mouiller. Mes orteils sont debout  sur le seuil carrelé. Je me penche pour accrocher le second volet. Quelques centimètres me font défaut. Je tâtonne pour trouver le loquet. Mais je ne parviens pas à mes fins. J’insiste… rien à faire. Je ne vais pas y passer la journée. Je me penche un peu plus…

Le déséquilibre m’entraîne aussitôt dans une danse curieuse, un cocktail de pas chassé, quintuple Lutz, multi Axel et tango. En clair, l’attitude du mec complètement bourré.

Le type beurré qui ne l’était pas tente de s’accrocher au volet, qui se replie vers l’extérieur avec violence. Grand benêt, je me cramponne, avec des petits pas de chochotte. C’est une lutte brève, facilement gagnée par la persienne qui n’a pas eu besoin de sortir de ses gonds pour l’emporter.

Je m’écrase donc le dos sur le mur, comme un gros moustique adroitement claqué par la semelle d’un chausson anonyme. Le souffle coupé, je m’affale sur mon séant tel un excrément de mouette sur une voiture en stationnement (au hasard… la mienne).

Je suis sonné. Je me relève lentement, aidé par Claudine dont l’inquiétudomètre est dans la zone rouge; mes chaussettes et mon pantalon sont trempés. Je rentre péniblement, courbé comme l’arc d’un gamin qui en a perdu la ficelle, et  m’affale dans un fauteuil pour reprendre mon souffle.

Claudine, dont la tension est enfin redevenue normale, éclate de rire au souvenir de ma démonstration de claquettes.

Quand le public rit, le clown est content.


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14 septembre 2014 7 14 /09 /septembre /2014 19:17

Une petite crevaison sur l’autoroute ? Qu’à cela ne tienne, j’ai une roue de secours toute neuve. Bon, il faut descendre du coffre rempli à ras bord tous nos effets en pleine nuit, mais il ne pleut pas. Le petit père moi avait prévu ce type d’ennui, aussi ai-je une bonne clé en croix pour démonter la roue.

En un temps défiant les meilleurs mécanos de formule 1, j’ai retiré le pneu lacéré par la jante sur laquelle il a bien fallu rouler le temps de se garer. Avec un zèle sans faille, la roue de secours prend aussitôt sa place. Pendant ce temps, le pneu endommagé a pris possession du fond du coffre et les bagages ont prestement repris leur place.

La voiture repart… pour 10 mètres. Un martèlement puissant vient de la roue changée. Stop immédiat. Inspection de la roue, du moyeu, du système de freins. Rien à signaler. Re mise en place du cric, re démontage de la roue, re inspection minutieuse… rien ! Je prends la roue pour la réinstaller, la fait rebondir comme le font les pros. Ça ne coûte rien de les imiter, et ça fait mec qui s’y connait…

Clac, clac, clac. Comment ça, clac clac clac ? Il y a un intrus dans le pneu. Un boulon ? un outil ? un dentier ? un animal peureux ? Dans l’ignorance, je remets la roue en place, et nous repartons à petite vitesse, accompagnés par les castagnettes du pneu. Mais l’heure n’est pas au fantasme sur les belles andalouses.

Malin, je m’arrête dans une station-service pour acheter une bombe anti-crevaison. Ainsi vais-je isoler l’intrus avec de la mousse et je roulerai l’esprit tranquille. Le résultat est immédiat : la mousse déborde sur le bitume, à défaut d’entrer dans un pneu déjà suffisamment gonflé. J’apprendrai plus tard qu’il n’y a pas de mousse dans le pneu, juste un film qui se dépose sur le caoutchouc. Un malin pas si malin que ça…

Cependant, le passager clandestin ne moufte plus ; le compteur régulé à 134 km/h lui a cloué le bec. Il doit s’être planqué dans un recoin du pneu (tout en haut à gauche) en attendant que la voiture ralentisse.

La concession Renault de Nancy me reçoit. Un mécano retire la roue et démonte le pneu, mais il ne croit pas à ma version de l’intrus. Surpris, il découvre l’indésirable : une valve de pneu. L’affaire fait le tour du garage. Le responsable des garanties s’approche. Le mécano entreprend de remonter cette roue débarrassée de son squatter.

Nouvelle surprise : la roue ne convient pas ; elle est trop petite et frotte sur l’étrier du frein. Il faut l’accord de Renault pour la changer, mais cela peut prendre beaucoup de temps.

Je décide d’aller chez Renault Carpentras dès mon retour. En attendant j’achète un pneu pour remplacer celui qui est en lambeaux.

A Carpentras, j’explique ma mésaventure au chef mécano de la concession. Il vient inspecter la roue de secours qui a repris son logement de fonction, au fond du coffre.

« Ah, mais cette roue a déjà roulé ! » s’exclame le futé. 

« Oui, puisque j’ai été victime d’une crevaison ; j’ai été obligé de me servir de la roue de secours »

« Mais la roue a été démontée » poursuit le finaud.

« Oui, puisque le garage de Nancy a retiré la valve qui était dedans »

« On dirait bien que la roue a été démontée » insiste le dégourdi.

Je suis patient. « Il a bien fallu retirer la valve qui était dedans. »

Rendez-vous est pris pour le lendemain, afin de vérifier que la jante frotte contre le système de freinage.

Le lendemain, le chef ne beugue plus. L’immobilisation de la voiture est 2 fois plus longue que prévue, mais le garage veut lancer une alerte à RENAULT, en ayant bien ficelé le dossier.

 

Il n’y a plus qu’à attendre le bon vouloir de la régie pour changer cette roue, en espérant ne pas être victime d’une autre crevaison.

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13 septembre 2014 6 13 /09 /septembre /2014 15:21

Il est arrivé au camping avec une caravane qui tenait juste sur son emplacement. Il y a ajouté un auvent gigantesque, qu’il a prolongé par une annexe de rangement. Bon, il reste peu de place sur son aire. Peut-être est-ce pour cela que ses deux petits chiens n’y sont pas attachés, comme le stipule pourtant le règlement du camping.

Vo    - Vos chiens doivent être attachés, Monsieur.

J’     -  Je m’en fous, je paie pour eux, alors ils ont le droit de se promener dans le camping.

        - Vous payez, mais ils doivent rester sur votre emplacement.

I       -  Ils sont aussi en vacances. Vous ne restez pas sur votre emplacement, alors eux non plus.

         - Mais moi, je ne vais pas sur les emplacements des autres, et je ne pisse pas partout.

         - J’m’en fous. Ils ont le droit de vivre.

         - De vivre, pas de pisser et crotter partout.

         - Ce sont des petits chiens ; ils font des petits pipis et des petites crottes.

          - Si je les prends à faire leurs besoins sur mon emplacement, je leur botte les fesses.

          - Tu touches à mes chiens, je te TUE !

 

Voilà, c’est dit. C’est sympa, le camping, c’est exotique, ça encourage les fréquentations, ça dynamise les relations humaines. 

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 20:37

el-gaucho.jpgRestaurant El Gaucho, Magdebourg.

D’emblée, le serveur s’occupe de David, de lui seul. Nous comprenons vite que nous ne sommes présents qu’en filigrane. Il n’a d’yeux que pour lui, et ses oreilles découpées comme les calanques de Cassis captent aisément son langage hésitant, aux sonorités typiquement françaises. Il s’attarde à notre table, vérifie plusieurs fois sa commande en guettant l’approbation de David, avec la vigilance du chat surveillant le souriceau. Au cours du dîner, Herr Zuber Glüe revient plusieurs fois pour proposer du vin tandis que nos verres sont loin d’avoir soif... il prend racine auprès de David pour proposer des desserts, que nous déclinons.

Hélas pour lui, la soirée s’achève ; nous réglons déjà l’addition qu’il a tendue… à David. Mais Herr Pot de Kohl a plus d’un tour dans son sac ; il possède un atout remarquable : il offre un petit dessert. C’est un excellent brassage yaourt-ananas-mangue qui nous retient encore un bon quart d’heure.

Nous quittons finalement la table, satisfaits et repus.

Sentant certainement son après soirée exotique compromise, Herr Adheziv se précipite à grands pas vers David pour lui dire chaleureusement à bientôt. Malheureusement pour lui, David reste de marbre.

 

Mais c’est peut-être ça qu’il apprécie… le marbre de l’indifférence.

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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 20:45

Magdebourg

Nous rejoignons la voiture garée le long d’un trottoir. Un septuagénaire, qui regarde la plaque d’immatriculation, nous interpelle « Ach Finland ». J’aurais dû faire la sourde oreille, mais je rectifie « Nein, Frankreich ».

Le gars jubile dans son accent teuton « Ach la France ! Je parle un peu français ». Il dévisage Claudine et enchaîne en chantant « Voulez-vous coucher avec moi ? » Je le regarde, surpris de sa répartie et de mon malaise. Il poursuit « Je ne connais que quelques mots… »  David lui explique qui nous sommes, et où nous vivons.

Le gugus : « Nancy est une ville très belle ». Puis il se met à chantonner en observant Claudine « Sur le pont d’Avignon » et fait mine de danser. Il entame un dialogue en anglais avec David, mais je ne l’entends plus. Je ne comprends pas ce qui me blesse.

Je me tourne vers une de mes nièces « je lui fous un pain maintenant ? ». « Non, attends encore un peu, rien ne presse », me répond-elle en souriant.

Cette phrase ignoble que les soldats allemands prononçaient lors de l’occupation ! Ces mots sans aucun respect pour les femmes faciles, troublées par le charme de l’envahisseur. Ok, ok, je me calme. Ce ne sont que des mots, de stupides mots prononcés par un pauvre connard inconnu.

J’avise un petit restau sur le trottoir d’en face. J’y fais une visite pour savoir s’il est ouvert, car nous commençons à avoir faim. Lorsque je reviens, le salopard est parti, non sans avoir fredonné de nouveau, en regardant Claudine « Voulez-vous coucher avec moi ? ». 

 

Normale, ma colère ?

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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 20:33

magdebourg-copie-1.jpgEn Allemagne, près de Magdebourg.

J’arrête la voiture dans une grande station-service pour y faire le plein. Je choisis la pompe n°2, vide 50 € de gasoil dans mon réservoir, puis je vais étirer la file d’attente à l’unique caisse de la station.

Les clients paient une bouteille d’eau, une revue, leur plein d’essence, une canette de Red Bull… C’est enfin mon tour.

J’annonce « Pumpe Nummer Zwei, bitte ». (Pompe N° 2 s’il vous plait »

La caissière arbore une chevelure bicolore. Elle me répond « Nein ».

J’insiste « Pumpe Nummer Zwei, ja ».

Elle regarde son écran « kein pumpe 2 » (pas de pompe n° 2)

J’affirme « Ich habe die pumpe zwei genommen » (j’ai pris la pompe n°2)

Elle propose « Nummer 1… 56 € ».

Je m’impatiente : « Nein, Pumpe Zwei, Fünfzig Euro (50 €) »

Pendant ce temps, la file de clients s’est considérablement allongée, mais chacun semble patient.

Elle réitère « In der Pumpe 2 habe ich nichts » (Je n’ai rien à la pompe 2)

J’arbore une mimique désolée, pour dire « kann ich mit meinem Auto gehen ? » (Puis-je partir avec ma voiture ?)

La caissière « Ja » (oui, pour les germanophobes)

Une poignée de clients « Ja, Sie können fahren » (Oui, vous pouvez partir), (allez, casse toi), (gicle de là)

L’un doit penser qu’un français est décidément toujours un fouteur de bazar, un autre qu’il faut être maboul pour vouloir payer ce qu’on ne doit pas, un suivant que les étrangers ne savent pas se plier à la « Disziplin », et tous que le matériel allemand ne peut être mis en cause, car la pompe est un DEUTCHE PRODUKT, donc forcément un SEHR GUT PRODUKT.

Je dis au revoir et sors. Je n’ai pas traîné sur le parking de la station.

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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 19:18

Rendez-vous avec la gérontologue de la maison de retraite où séjourne ma maman. Cette jeune et avenante personne nous précède dans son vaste bureau, un dossier sous le bras. Souriante, elle nous invite à nous asseoir autour d’une grande table. Sans préambule, elle nous révèle qu’elle prend des  notes, car sa mémoire lui fait défaut. Nous la taquinons aussitôt « ah, vous aussi, comme les résidents ? », « vous êtes bien placée pour obtenir une chambre dans cet établissement ». Ses yeux reflètent son amusement. Elle nous confie qu’elle rentre de vacances et qu’elle n’est pas très en forme, ce qui la préoccupe ;  puis elle enchaîne : « qu’attendez-vous de cette réunion ? »

Nous voulons avoir son avis sur une opération de la cataracte, et une intervention sur le retournement des paupières. Elle se détend, explique la technique de la première opération, avoue son ignorance concernant celle des paupières.  Nous lui disons que devenir aveugle à l’âge de notre mère, ce n’est pas vivre. Elle confirme, en ajoutant non seulement l’inutilité de vivre ici dans ces conditions, mais qu’alors elle ne verrait plus les autres, ni ce qu’elle mange, ni son environnement ; outre l’isolement dans lequel elle se trouverait, la santé serait également hypothéquée par des risques de chute… « Toute opération comporte des risques dès lors qu’il y a anesthésie ; mais les risques sont plus élevés sur une personne jeune, qui a de nombreuses années à vivre, que chez la personne très âgée, dont l’espérance de vie se compte en mois ; dans le cas de votre mère, l’intervention est rapide, sous anesthésie locale, avec très peu de risques d’échec ».

Nous lui demandons si l’état général de notre mère autorise ces interventions. Elle nous demande alors comment elle se comporte à la maison. Nous sommes surpris… « À la maison »… L’un de mes frères, qui lorgnait depuis un moment sur le dossier ouvert sur la table, dit « Nous parlons bien de notre mère, madame R….. ? ». La toubib blêmit d’un coup. Son regard vacille, mais elle se reprend aussitôt. Elle ne cherche pas à mentir. « Non, j’ai le dossier d’une personne qui me pose d’énormes problèmes. Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Ce n’est pas professionnel. Je suis perturbée par cette personne. Excusez-moi, je vais chercher le dossier de votre maman ».

Quelques instants plus tard, Elle revient sans dossier, mais après avoir consulté son ordinateur (le dossier est à l’étage supérieur, et elle n’a pas peut-être pas voulu nous faire trop attendre). Elle connaît très bien notre maman, et nous le prouve en décrivant ses habitudes, sa courbe de poids. « Les variations de poids de votre mère dépendent de ses déplacements dans les couloirs ; elle a beaucoup déambulé, parce qu’elle était stressée, ce qui lui a fait perdre du poids, la marche consommant beaucoup de calories. Aujourd’hui elle est mieux intégrée, se déplace moins et son poids s’est stabilisé ». La professionnelle a refait surface. « En cas de baisse de poids, nous n’hésitons pas à leur offrir des compléments alimentaires, et à leur en servir même la nuit ».

Comme nous n’avons plus de question à poser, elle nous libère, non sans se confondre en excuses sur son erreur. Nous la rassurons : nous sommes enchantés de cet entretien qui a répondu à nos incertitudes.

 

Qu’est-ce qui tracassait cette gérontologue ? Aurait-elle les mêmes symptômes que ceux de ses « désorientés » ?

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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 23:36

Comme je voyage souvent par le train, j’ai demandé une carte fidélité. Plus de billet à composter : le billet est inscrit dans la carte. Elle offre également des réductions sur les trajets de son choix. Bon, comme elle est gratuite, j’en ai une, et j’en suis très content.

Quand on est satisfait, autant le dire pour en faire profiter les copains.

La SNCF m’avait écrit que ma carte était en cours de réalisation, mais que je pouvais cumuler des points immédiatement si je voyageais. Excellent, ça ! Et ça tombait bien puisque je devais aller au Havre. Sauf que la guichetière SNCF n’a pas pu valider mon voyage sur ma carte. Petite contrariété...

Comme je n’ai pas réussi à accéder à mon espace client, j’ai fait une réclamation, tout de suite prise en compte… mais avec un délai de résolution du problème de 3 mois ! J’ai donc de nouveau voyagé sans validation sur ma carte.

Début septembre je repars pour Le Havre, mais ma carte est toujours déficiente. Pourtant la SNCF, consciente du souci, m’a offert une réduction de 50 %. Là, je ne râle plus, souhaitant que le problème perdure le plus longtemps possible, pour voyager à moitié prix.

Mais il y a des gens qui bossent pour résoudre les problèmes… Heureusement !

Récemment un mail SNCF m’avise qu’une nouvelle carte m’a été envoyée… il y a deux mois, et que je dois les avertir si je ne l’ai pas reçue.

Ben c’est ballot, je ne l’ai pas reçue ! Je le leur écris, et note que l’adresse est erronée puisqu’ils ont saisi comme adresse « 84380 MARSAN ».

Par retour, on me remercie et m’avise que l’adresse a été corrigée : je recevrai ma carte à « 94380 MAZAN ». Là, ça devient vraiment costaud ! Je me demande si j’ai le niveau pour suivre ! Ce n’est plus de la boulette, c’est carrément de la « c_nnerie ». Mais je reste courtois, et les avise de nouveau de l’erreur. Réponse rapide pour me remercier. En fait, l’incompétence cache une grande gentillesse.

Aujourd’hui, j’ai reçu un nouveau mail ; la SNCF s’étonne :

« Il semblerait que vous n’utilisiez pas votre carte de fidélité Voyageur. Dites-nous quelle en est la raison, et consultez la réponse adaptée à votre situation »

 

En effet, 5 réponses sont proposées ; mais aucune n’est adaptée à ma situation. On s’en serait douté, non ?

 

En plus d’être gentils, ils sont taquins, à la SNCF.

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